Viol et inceste dans nos sociétés

Interview : Entretien avec M. Jacques Ombilitek, cadre de développement en santé communautaire

Qu’est-ce que le viol et qu’est-ce que l’inceste ?

Le viol, c’est tout acte qui conduit une personne à entretenir un rapport sexuel sans son consentement. Il ne s’agit toujours pas d’acte sexuel proprement dit, le viol peut également être constaté par des attouchements. L’inceste quant à lui, désigne le fait d’entretenir un rapport sexuel avec un membre de sa famille.

Cependant, il arrive des cas où les deux notions sont liées et là, on parle de viol incestueux, ce qui rend la situation grave.

Quelles peuvent être les conséquences de tels actes ?

Etre victime de viol ou d’inceste peut conduire à deux types de traumatismes à savoir: psychologiques et physiques qui peuvent se transformer en pathologie si la prise en charge n’est pas immédiate et réelle. Sur le premier plan, c'est-à-dire psychologique, la victime peut avoir du mal à vivre une sexualité épanouie et peut à son tour se transformer en un potentiel bourreau. Sur le plan physique, les cas de viol ou d’inceste font souvent suite à des grossesses non désirées et même à des cas d’infection aux IST.

Comment réagir  si l’on est victime d’inceste ou de viol?

La première chose, c’est de se rendre dans un hôpital pour faire constater le délit. Certainement, ce n’est pas au lendemain du rapport sexuel qu’on saura si l’on a été contaminé. Mais c’est un bon moyen de savoir si l’on ne l’était pas avant. Dans ce cas, on peut être mis sous une prophylaxie d’exposition qui agit contre d’implantation du virus dans l’organisme et refaire le test de confirmation dans les trois mois. L’étape suivante sera sans doute l’accompagnement  psychologique avec l’aide d’un spécialiste.

Vers qui se tourner ?

Dans des cas de ce genre, la prise en charge psychologique est très importante et plus tôt elle est entamée, plus tôt la victime se remet. Il faut donc se tourner le plus tôt possible vers un accompagnateur psychologique qui peut être un psychologue si les moyens nous le permettent, un membre de la famille avisé ou encore un leader religieux. Toutefois, il existe des associations de prise en charge des cas de viol et d’inceste comme le RENATA, qui en plus de l’accompagnement psychologique, assure l’accompagnement juridique et la réinsertion sociale.

Pour l’entourage, comment venir en aide à une victime ?

Il faut dire que le viol et l’inceste sont des pratiques que ni la coutume ni la culture ne tolèrent. Par conséquent, ce ne sont pas des situations faciles à vivre. Il faut donc éviter de stigmatiser les victimes, bref de les faire se sentir responsables de la situation ou de les mettre à l’écart. Parler avec eux les aide très souvent à se soulager et avoir le courage de se remettre.

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Propos recueillis par Vanessa Ngono