Dr Sandrine Ngango : Notre objectif, les 95-95-95

Dr Sandrine Ngango, Coordonnateur Adjoint du centre de traitement agréé de prise en charge du VIH, à l’hôpital régional de Maroua, nous fait le point sur les facteurs de vulnérabilité des jeunes filles au VIH.

Quels sont les facteurs de vulnérabilité des jeunes filles au VIH ?

Il existe plusieurs facteurs de vulnérabilité des jeunes filles au VIH. Premièrement, la précocité des rapports sexuels. On estime qu’avant 15 ans, 08 filles sur 10 ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels, et souvent, ces rapports ne sont pas protégés. Il y a également la précocité des mariages, surtout dans notre région, l’Extrême-Nord. A cela, s’ajoute le non recours aux méthodes de prévention à savoir, le port correct et systématique du préservatif. N’oublions pas le phénomène de notre siècle : les réseaux sociaux ! Nos enfants apprennent ce qu’est la sexualité avant même la puberté. Il faut aussi souligner la consommation des drogues. On perd la tête, on ne sait pas ce que l’on fait et on peut être violée ou entretenir des rapports sexuels avec plusieurs partenaires sans le savoir ; ce qui augmente les risques face au VIH.  Comme facteur culturel, il y a encore des localités où l’on pratique encore l’excision qui est une porte d’entrée non négligeable.

Qu’est-ce qui est fait pour accentuer la riposte au VIH chez la jeune fille ?

Au niveau de l’hôpital régional de Maroua, on a le service de SRA (Service de Reproduction des Adolescents). Dans ce service, tous les adolescents, filles comme garçons, sont conviés à venir exposer leurs problèmes liés à la sexualité.  Les causeries éducatives y sont régulières. Le personnel qui y travaille descend également dans les communautés avec l’appui non seulement de l’hôpital, mais aussi des ONG. Des sensibilisations sont également organisées en direction des parents, des leaders religieux, des enfants, spécialement des jeunes filles pour freiner ce fléau à partir du tissu familial.

Il est important que nous, parents ou enfants (avec l’accord des parents), puissions connaitre nos statuts sérologiques. Ceci va favoriser l’atteinte de l’objectif des 03 « 95 » : 95% de notre population doit connaitre son statut sérologique ; 95 % des personnes séropositives ont accès au traitement ; 95% des personnes sous traitement doivent avoir une charge virale indétectable.



Moussa Souleymanou

Souleymanou Moussa, jeune reporter pigiste 100%Jeune à l'Extrême-Nord, ambassadeur Jeune S3