Les formes généreuses, à quel prix ?
A chaque époque, ses critères de beauté. La tendance actuelle voudrait que les filles aient des formes généreuses à la Kim k, Eudoxie Yao ou encore plus proche de nous Carimo. Les filles veulent défier les lois de la nature. Esclaves du regard des autres, les filles sont prêtes à tout pour obtenir la silhouette de leurs rêves et cela, même au prix de leur santé.
« Fesses et seins gonflés à seulement 10 000frs la boite », « Poudre de Fenugrec pour gonfler naturellement les fesses et les seins », « Crème spéciale bosse à seulement 10 000frs », on peut lire de nombreuses publications sur les réseaux sociaux qui attirent chaque jour les jeunes filles en quête de « bosse » ou de « balcon ».
L’attraction des jeunes pour des formes généreuses a plusieurs causes. Pour certaines, elles veulent avoir de belles fesses et de beaux seins pour plaire aux hommes. Pour d’autres, elles souffrent d’un manque d’estime de soi. Pauline, jeune camerounaise de 27 ans raconte : « Pour me faire accepter dans la société et plaire à mon copain, j’ai opté pour une chirurgie et je me suis faite opérer les seins et les fesses ». Comme Pauline, de nombreuses jeunes filles traversent cette situation et sont confrontées à des défis rudes. Selon Mme ABOMO Solange, psychologue à l’hôpital Laquintinie de Douala : « Cet effet de mode qui provoque chez les jeunes un changement de comportement et de morphologie sont véhiculés par des médias à travers les publicités, films et les vidéogrammes qui promeuvent la beauté physique. Prêtes à tout pour obtenir une silhouette de rêve et des formes souhaitées, ces filles ont recours aux injections, aux comprimés et aux crèmes pour modifier, voire augmenter la grosseur de leurs formes. Les effets secondaires de la prise de ces substances se manifestent bien assez vite pour certaines et pour d’autres, avec le temps. Produits parfois expérimentaux et très onéreux, aux effets néfastes sur la santé, causent des troubles de développement corporel, et même des cancers. Les effets ne se limitent pas seulement au niveau du physique, bien plus, ils se font ressentir jusqu’au niveau psychologique dus aux effets secondaires des produits ou à l’échec de cette pratique. Dans ces derniers cas, les filles auront tendance à avoir une instabilité comportementale ayant trait à la déviance, un sentiment de honte où de rejet les laissant en marge de la société, un dégoût de sa personne où une envie de toujours rechercher la perfection dans les formes souhaitées ».
En dépit de tout, il faut savoir se plaire à soi-même, s’accepter tel que l’on est et surtout avoir une haute estime de soi afin d’éviter de tomber dans le complexe d’infériorité conduisant à des recours dangereux pour soi.
Réalisé par Rachel BELEK avec l’appui de Mme ABOMO Solange psychologue Douala
http://reglo.org/posts/estime-de-soi-c-est-moi-qui-mene-la-danse-6177#