Comment promouvoir les droits de la jeune fille ?

Entretien avec Madame Aissa Doumara Ngatansu, Co-fondatrice et Coordinatrice de l'Association de Lutte contre les Violences Faites aux Femmes (ALVF) dans la Région de l’Extrême-Nord Cameroun. La toute première lauréate du « prix Simone-Veil » pour l’égalité hommes-femmes s’exprime sur la promotion des droits de la jeune fille.

Qu’entend-t-on par droit de la jeune fille ?

Les droits humains, y compris ceux de la jeune fille, sont un ensemble de règles ayant pour but de préserver la dignité de la jeune fille dans la société. C’est ce que la jeune fille peut exiger, ce qui lui est reconnu par la loi et dont la violation ou la transgression pourrait soumettre son auteur ou ses auteurs à des sanctions. Entendu dans ce sens, les droits de la jeune fille sont quelque chose de primordial et d’essentiel ; et même quelque chose qu’on ne saurait toucher.

Quels sont les facteurs qui contribuent à la violation des droits de la jeune fille ?

De notre expérience dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, l’une des violations des droits des filles est la pratique des mariages précoces et forcés. Les mariages précoces et forcés enlèvent à la jeune fille son droit à l'éducation, des droits en santé de reproduction…. Nous pouvons ajouter à ce premier facteur, certaines coutumes et traditions, la pauvreté, la religion, le manque d'éducation.

Comment peut-on promouvoir ces droits ?

Pour promouvoir les droits humains, nous, nous pensons que la promotion va de pair avec la protection. Il faut d’abord reconnaître tous ces droits. Les respecter, les faire valoir. Ensuite, la promotion sera faite à travers la sensibilisation dont vous les médias, êtes les premiers ou l’un des maillons essentiels pour faire passer ce message-là. Et les droits de la jeune fille ne sont pas dissociés de ceux de l’enfant comme vous le savez très bien. Elle a droit à tout ce qu’un enfant peut s’attendre à avoir et dont la transgression pourrait amener ses proches ou la personne qui ne lui reconnait pas ces droits-là à des sanctions.

Propos recueillis par Souleymanou Moussa



Moussa Souleymanou

Souleymanou Moussa, jeune reporter pigiste 100%Jeune à l'Extrême-Nord, ambassadeur Jeune S3