Témoignage : « La « FAC », une épreuve difficile »
Sophie, 22 ans, est une étudiante vivant avec le VIH depuis cinq ans. Elle raconte les difficultés liées à sa séropositivité dans le milieu estudiantin.
C’est en troisième année, lors d’un test de dépistage gratuit organisé à l’université que je découvre ma sérologie. Un véritable choc que j’allais, sans le savoir, avoir du mal à surmonter. C’est lorsque je suis arrivée en cycle de master II, que j’ai commencé à rencontrer des difficultés énormes. Des portes qui se fermaient et des enseignants qui refusaient d’être des encadreurs pour mon mémoire Et ce fut pire lorsque mes camarades apprirent mon statut. Le plus dur était les commentaires dans mon dos et les regards profonds qui me dévisageaient chaque fois que j’allais en cours. A cela venaient s’ajouter les contraintes et les difficultés liées à l’école. Car, à un moment j’avais le sentiment de patiner sur place. Rien n’évoluait. Et c’est alors qu’un jour, en allant confier à ma maman que j’allais tout arrêter, elle me motiva et m’encouragea à ne pas laisser tomber mes études. Sans elle, je serais déjà morte depuis. Grâce à ses démarches, j’ai été mise sous anti-retro-viraux. Un jour, j’ai pris mon courage pour aller rencontrer un responsable du centre médico-social de l’université. C’est grâce à lui que j’ai pu avoir un encadreur pour mon mémoire. Finalement, ma soutenance s’est soldée avec la note de 16 sur 20. Depuis ce jour j’ai retrouvé la joie de vivire, et actuellement, j’ai même un petit-ami avec qui j’ai des projets d’avoir un bébé.
Propos recueillis par Joël Manga Kede