Quand le son devient dangereux pour les oreilles
Avec la prolifération des baladeurs audio, des téléphones multimédia et autres MP3, le commerce des écouteurs s’est également développé puisque le casque est devenu l’accessoire privilégié des jeunes.
A chacun(e) son casque et ses écouteurs
Pour être à la mode, tu dois avoir ton casque ou tes écouteurs. Surtout en cette période de vacances où toutes les tendances vont rivaliser d’adresse. Les casques audio sont devenus l’accessoire indispensable pour « blazer » la « petite ».Cet accessoire s’invite même dans les endroits les plus insolites, comme les toilettes et même au lit. On en devient accro au point de s’oublier sur les voies publiques et de se mettre en danger. Cet accessoire contribue aussi à déconnecter plusieurs familles. Plusieurs jeunes préfèrent s’enfermer dans leurs chambres au lieu de rester au salon afin de dialoguer avec leur parent. Cela peut faire plaisir de se construire une bulle dans les écouteurs, Cependant, il existe des dangers liés à cette pratique que tu ne dois pas ignorer.
Le son du danger
Le seuil d’intensité sonore normal et non nuisible à ta santé, se situe à 90 décibels. C’est l’équivalent du bruit d’un baladeur à très haut volume. Ainsi, cette intensité ne doit pas excéder ce seuil. Il est important d’évaluer le niveau sonore autour de toi. Tu es situé(e) à un mètre d’une personne et tu parviens à la comprendre, cela veut dire que le niveau sonore est bon. C’est à dire 70 décibels. Si tu es obligé(e) de hausser la voix pour communiquer, le niveau sonore se situe à 80 décibels. Un seuil tolérable. Si tu dois crier pour faire entendre ta voix, ou alors ton casque ne te permet plus de percevoir les voix et les bruits autour de toi, le niveau est supérieur à 90 décibels et là il ya danger. Pire alors si tu ne perçois que quelques éclats de voix, le niveau est déjà supérieur à 100 décibels. C’est le seuil critique. Le seuil extrême est lorsque le son est supérieur à 105 décibels. A ce niveau, bienvenus les dégâts.
L’oreille n’est pas réparable
Tu dois savoir que les lésions liées à l’oreille sont irréversibles. C’est à dire les cellules auditives, une fois détruites, ne peuvent plus être traitées. Il est recommandé d’acheter des écouteurs et des casques avec des protections auditives qui sont des bouchons en mousse. Il est donc fortement déconseillé d’utiliser des accessoires de sonorisation avec des bouts en caoutchouc. Surtout lorsque tu ne supportes pas d’avoir un objet à l’intérieur de l’oreille.
Il faut noter également les bons réflexes à adopter. En cas de bourdonnement, de sifflement et de sensation de la présence de coton-tige dans l’oreille que tu ressens pendant plusieurs jours, tu dois consulter un médecin de préférence, un ortho-Ringo-laryngologue (ORL). Si tu es fatigué(e), évite d’écouter de la musique ou de t’exposer aux sons car la fatigue fragilise tes oreilles. Tu dois contrôler ton exposition aux volumes sonores élevés. Par exemple, tu ne dois pas assister à plus d’un concert par semaine. En boite ou en écoutant de la musique, évite de consommer beaucoup d’alcool, de la drogue ou encore des médicaments, ces substances déforment ta perception auditive. Tu dois t’éloigner des sources sonores comme les baffles et les haut-parleurs. Le respect des temps de pause est primordial. Soit 30 minutes de pause après avoir écouté de la musique dans les écouteurs pendant 45 minutes. Ou alors 30 minutes après 2 heures d’écoute. Pour les DJ, les musiciens et les sonorisateurs, il est important de mesurer le volume à l’aide d’un sonorisateur. Les pauses sus-indiquées doivent aussi être respectées. L’utilisation des protections auditives est aussi recommandée.
Que dit la loi ?
La loi camerounaise numéro 96/12 du 5 aout 1996, dans son article 60, condamne formellement le fait d’émettre des bruits susceptibles de nuire au voisinage. Pire encore, le code pénal, dans ses articles 235 et 239, prévoit une peine de prison allant de huit jours à un mois de prison. Ceci, accompagné d’une amende de 2000f CFA à 50000f CFA selon les chefs d’accusation.
Par Joël MANGA KEDE, avec l’expertise du docteur NDONGO Jean Audrey, médecin généraliste, et Charlotte MENYE, doctorante en droit privé, université de yaoundé2/soa