« Langues et cultures nationales », une matière comme les autres ?
Récemment introduite dans le système éducatif au Cameroun, la matière « Langues et cultures nationales » plutôt originale poursuit son intégration.
Sarah 12 ans, élève en classe de 4ème au Lycée Général Leclerc de Yaoundé, est curieuse de savoir qu’il existe un alphabet spécifique à l’Ewondo, sa langue maternelle. Même si pour l’instant elle a du mal avec ce cours, l’adolescente avoue que c’est l’une de ses matières préférées.
A l’instar de Sarah, plusieurs autres élèves du Cameroun suivent les cours de langues et cultures nationales. En effet, la discipline a été introduite dans les programmes scolaires en 2008 par la loi N°98/004 du 4 avril 2008 sur l’orientation de l’éducation au Cameroun. Si pendant longtemps elle était en phase pilote dans quelques établissements du pays, depuis l’année scolaire 2016/2017, son enseignement a été étendu dans tout le pays.
Pour beaucoup, cette matière ajoutée aux autres langues déjà présentes dans le cursus, n’a d’effet que de surcharger les élèves. Mais, les autorités sont claires quant à son importance à savoir : la préservation du patrimoine linguistique national. Elle apprend aux élèves à parler et à écrire leurs différentes langues ; mais aussi à se familiariser avec l’art culinaire, les tenues traditionnelles, les danses, les rites, les us et coutumes de chacune des dix régions du pays. Il est évident qu’un enfant qui connait bien sa langue et sa culture apprendra mieux celles des autres qui servent jusqu’ici de support d’enseignement, à en croire les défenseurs de cette mesure.
Quoi qu’il en soit, la matière « Langues et cultures nationales » n’est pas une option et les élèves doivent s’y faire car elle est déjà inscrite aux examens officiels notamment au BEPC. En plus, autant que les autres disciplines, être enseignant de Langues et cultures nationales peut-être un choix de carrière pour plusieurs. En effet, une filière de formation en la matière existe déjà dans les Ecoles Normales Supérieures. Elle est accessible par voie de concours.
Vanessa NGONO, avec la collaboration de Mbili Nancy, professeur de langues nationales au Lycée Bilingue d’Akonolinga