La prostitution en milieu jeune

Waka, vendeuse de piment, wolowoss, prostitués de luxe, travailleuses de sexe… tous ces noms sont ceux attribués à celles qui se donnent aux plus offrants à des fins essentiellement pécuniaires.

La prostitution est le fait d'avoir des rapports sexuels, généralement avec des inconnus, contre de l'argent et d’en faire un métier. Elle est d’ailleurs considérée comme le plus vieux métier du monde du fait de son apparition 640 ans av JC à Babylone. Pratiquée autre fois de façon connue et visible, dans des maisons closes ou en pleine rue, ce métier prend au 21ème siècle une toute autre forme. En effet, avec l’avènement des technologies de l’information et de la communication, l’expansion de la prostitution est devenue massive. C’est ainsi qu’aujourd’hui, nous observons de plus en plus de jeunes qui s’intéressent à ces pratiques, et ceci à travers le monde.

Au Cameroun par exemple, vendre son piment n’est plus un tabou que ce soit au traditionnel Poteau, dans une chambre d’hôtel luxueuse, dans une cité d’étudiant ou alors dans un motel… Tous les Chemins mèneraient apparemment à Rome. Goût de l’argent facile, influence, ambition, … Les raisons de cette pratique sont diverses et les moyens d’accès de plus en plus faciles. On note Tontine du sexe, partouze, circuits, Escort girl, de nouvelles techniques se développent sur les réseaux sociaux permettant aux uns et aux autres d’assouvir leurs désirs sexuels.

Témoignages

Pour Vanessa 23 ans et étudiante, l’arrivée à Yaoundé fut difficile. En effet, elle provient d’une petite ville plus précisément Nkongsamba, qu’elle a été obligée de quitter afin de mieux poursuivre ses études après l’obtention de son Baccalauréat. Issue de famille très modeste, il a été peu évident pour elle de s’adapter aux rythme et niveau de vie de la capitale. Elle déclare d’ailleurs à cet effet : « mes parents sont agriculteurs et au fil du temps, leur situation ne me permet pas de recevoir de l’argent chaque fin de mois comme initialement prévu. Soucieuse et anxieuse, j’ai décidé de chercher des solutions. Par ailleurs, chaque fois que je demandais conseils à des copines de la fac, c’était le même discours : « cherche-toi un pigeon, ce que tu as entre les jambes te sert à quoi…. Et j’en passe. La pression qui montait et la pauvreté qui faisait surface, je me suis laissée bercer par la vague. Une d’entre elles, m’a branché avec des parties de sexe payantes. Je l’avoue que c’est une mauvaise activité et très risquée surtout, mais ça m’est rentable car je joins les bouts et ça me laisse du temps pour aller en cours… »

Les dessous de la vente de piment

Très souvent, les prostitués sont sous la tutelle d’un proxénète pour qui elles travaillent en quelque sorte. Ce dernier les envoie faire la sale besogne et en retour, un pourcentage lui est versé. Certains vont même jusqu’à “offrir” un toit à leurs protégées, bien que ceci ne soit que leurre. C’est le cas de Stéphanie 29 ans, jeune travailleuse de sexe de la ville de Douala. Elle est mentorée par “Big Katika” qui lui a trouvé un “comptoir” pour satisfaire ses clients et un toit. Bien évidemment, le partage des gains se fait au pourcentage. Elle reste avec 20% de son gain et donne 30% à son “protecteur”. Des cas similaires sont légion. Certaines travailleuses de sexe sont contraintes d’exercer cette profession sous peine de menace de mort et bien plus. C’est le cas de Rachida venue de Domaïe à Maroua avec son fils Ousman. Elle s’est retrouvée dans la ville de Yaoundé sans travail ni logement. Elle a par la suite été recueillie par Yaya originaire de la région du nord. Celui-ci lui a imposé de vendre son corps pour garantir une sécurité et un logement à son fils.

Causes et conséquences

Les causes de la prostitution en milieu jeune sont diverses. Mais d’après plusieurs enquêtes, la causes qui refait surface à chaque fois n’est rien d’autre que la pauvreté. A ceci s’ajoute le chômage, les influences, les réseaux sociaux, etc. On peut également noter le fait que certains jeunes vivent au-dessus de leurs moyens et assument difficilement leur niveau de vie initial.  C’est le cas de Sandra qui à 19 ans était élève dans un Collège de la ville d’Ebolowa ; pour elle “j’ai commencé à vendre mon corps parce que ce que j’avais ne me suffisait pas. Je voulais ressembler à mes amis qui avaient de beaux vêtements, de grands téléphones et de jolis gadgets. Avec le temps j’ai pris goût et me suis laissée aller au point d’être classée parmi les plus grandes “vendeuses de piment” au Cameroun. Mon passé ne m’enchante pas et si c’était à refaire j’opterais certainement pour des choix différents.”  La pauvreté, les abus sexuels précoces, la mauvaise fréquentation et les vices sont cités comme les principales causes de prostitution en milieu jeune selon le rapport de l’UNFPA intitulé « Les raisons d’investir sur les jeunes et les enfants, dans le cadre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté de 2010 ». D’innombrables risques de maladies accompagnent toute vie sexuelle hasardeuse et aventureuse. En effet, de nombreuses jeunes filles s’y retrouvent en proie aux drogues, à l’alcool, à de nombreuses infections sexuellement transmissibles, au VIH/Sida et même à la mort. La prostitution est un fléau qui détruit le vivre-ensemble et la cohésion sociale parce qu’elle est une menace non seulement, pour le bien-être des jeunes filles elles-mêmes mais aussi, au développement de leurs communautés par extension. C’est un défi majeur car, ce phénomène affaiblit les efforts des gouvernements et des organisations concernées dans leur combat d’assurer un service de santé publique de qualité aux populations.



Princesse TSENTSO

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