La danse, ma passion

Dans les kermesses et concours qui sont organisés, il suffit de voir le nombre impressionnant de danseurs ou de candidats qui se présentent, pour constater l’engouement des jeunes pour la danse. Réelle passion ou avenir professionnel, tout y passe. Entrainés la plupart du temps par la vie mouvementée des grandes stars, ils sont partagés  entre les cabarets, les night clubs et les voyagent voyages…comment vivent ces jeunes que parfois seule la passion ne dévore pas.

Quand la fièvre nous tient

En général, ce sont les amis qui nous entrainent. A force de les accompagner à leurs répétitions, tu finis par t’y intéresser. Et tu décides de franchir le pas. Encouragé(e) par ceux-ci, tu te découvres un nouveau talent. Et pendant les périodes de congés, le temps libre te donne l’occasion de pratiquer la danse à volonté. Et si tu es assez courageux (se), tu décides d’aller un peu plus loin. Malgré tes nombreuses appréhensions, tu réussis à avoir le courage de monter sur scène, à l’occasion d’un concours de danse. Et voilà, c’est le déclic : une passion est née, accentuée par les victoires, les récompenses, l’euphorie du monde des stars. Grâce aux appréciations et encouragements de tes proches et de certains professionnels tu es même tenté(e) de faire de la danse un métier. Pour d’autres par contre, c’est une histoire de famille, et là encore, c’est plus facile pour eux d’acquérir de l’expérience, avec tous ces ainés qui les assistent. La fièvre peut venir tout simplement de la passion, selon le chorégraphe King Kreol : « C’est une passion que j’ai depuis mon enfance, qui s’est accentuée en observant de grands artistes comme Usher, Kris Brown ou Missy Elliot. Par la suite, la pratique constante m’a permis de me perfectionner. C’est en 2008 que je décide de devenir chorégraphe ».

La danse, une ouverture vers la musique

Lady Ponce, Richard Amougou, Fally Ipupa, ou encore Usher. Voilà des artistes qui ont commencé par la danse. Mais après, ont viré vers le chant. Ce qui peut laisser penser que, pour réussir dans la musique, il faut passer par la danse. De toute évidence, être danseur (se) auprès des artistes t’amène à flirter avec le milieu de la musique. Pour certains, c’est fait express. Car, la danse permet d’ouvrir des portes du showbiz. Côtoyer les grands artistes, discuter avec eux, partager leurs secrets, ou encore découvrir leurs astuces.

L’envers du décor

Etre jeune et passionné de danse peut réserver des surprises parfois désagréables ; En effet, beaucoup finissent par abandonner, souvent après une expérience malheureuse. C’est le cas de ceux (celles) pour lesquels la danse représente le seul espoir de s’en sortir dans la vie. Car, souvent sous-scolarisés, après une interruption prématurée de leurs études au niveau primaire ou encore au premier cycle du secondaire. Une fois confrontés à certaines pratiques qui règnent dans les milieux artistiques, telles que « la promotion canapé » par exemple, ils (elles) préfèrent tout laisser tomber. Il peut arriver que les cachets qui ne se soient pas toujours versés. Pire encore, certains(e) se laissent entrainer par la spirale infernale de l’alcool, des drogues, ou encore de la débauche. Des pratiques décriées par certains observateurs dans les milieux de la danse. Selon King Kreol, une autre difficulté majeure rencontrée par les danseurs réside dans le traitement à eux réservé. « Beaucoup de marginalisation, et de manque de considération, voilà ce qui m’a beaucoup affecté.A la limite, j’ai été pris juste pour un amuseur de galerie ».

Quel intérêt pour la danse ?

Le développement de la danse au Cameroun a entrainé la multiplication des compétitions. Organisées régulièrementpendant les périodes de congés scolaires, ces compétitions attirent de nombreux jeunes scolarisés ou non. Et pour ces derniers, Ils voient en ces concours, des réelles opportunités de gagner un peu d’argent. Car, les primes se chiffrant en centaines de milliers de francs, voir même en millions. Pour d’autres mêmes, cela a été l’occasion de voyager vers d’autres pays, et de se faire connaitre sur le plan international. D’autres encore, à force de côtoyer les artistes musiciens à qui ils offrent leurs services, voient en la danse une opportunité de découvrir et d’apprendre ce métier. Conséquence, la plupart d’entre eux finissent par adopter la casquette de chanteur. Sans équivoque, King Kreol répond par l’affirmative sur les opportunités possibles offertes par la danse. « Avec la danse, on peut faire du cinéma, des publicités, être égérie de certaines marques. Ce qui donne de nombreuses perspectives de carrière. Pour finir, je dirais que la danse au Cameroun peut nourrir son homme. A condition de se valoriser ».



joel Manga

passionné d'écriture, reporter pigiste au magazine 100% Jeune et au site reglo.org.