La beauté noire fait sa révolution !

Longtemps pas considéré dans les concours de beauté, en 2020 le black beauty a fait son effet. Miss USA, Miss France, Miss univers, Miss America sont toutes des femmes de couleur. En plus de leur aspect physique, ces reines de beauté impressionnent également par leur intellect et leur engagement social.

Les canons de beauté sont-ils devenus noirs ? Au soir du 8 décembre 2019, la communauté africaine et noire en général n’a pas caché sa joie. Miss Univers est une femme noire. La Sud-Africaine Zozibini Tunzi arborait fièrement la couronne de la fille la plus belle de l’Univers. Sans s’arrêter là, moins d’une semaine après, précisément le 14 décembre, la Jamaïcaine Toni Ann Singh est sacrée Miss Monde.  Le même weekend, la guadeloupéenne Clémence Botino est désignée Miss France. Et ce n’est pas tout. Trois autres Miss noires ont été élues cette année : Nia Franklin (Miss America), Cheslie Kryst (Miss USA) et Kaliegh Garris (Miss Teen USA). Une petite révolution de la beauté black qui n’a pas laissée indifférente l’ancienne première dame américaine, Michèle Obama qui a exprimé son émotion sur twitter avec le hashtag #BlackGirlMagic en reprenant la publication de la marque Essence, “In 2019, Miss America, Miss Teen USA, Miss USA, and Miss Universe are all Black women. Excuse  us, we're getting emotional. “

L’espoir de la beauté noire

Même si aujourd’hui, certains commentaires malveillants à propos de ces Miss noires frisent le racisme, pour les femmes noires, c’est une révolution, une prise en considération qui fait renaitre l’espoir. Et évidemment, le message est le même chez toutes les filles aux couronnes : les femmes noires doivent apprendre à se montrer tel qu’elles sont et fières, pas besoin d’artifices.  Une chose est sûre, désormais, plus besoin de se conformer aux critères de beauté occidentaux. Il y a différentes versions de la beauté parmi lesquelles la beauté noire.

Si ces différents sacres ont suscité beaucoup d’émus, c’est qu’il y’a quelque temps la peau foncée, les cheveux crépus et la morphologie afro n’étaient pas admis comme des critères de beauté. Au point où jusque dans la fin des années 50, la participation aux concours de beauté était interdite aux femmes de couleur.

Une tête bien pleine sur un corps bien fait !

Mais loin d’avoir fait l’unanimité pour leur physique, ces reines de beauté ont également séduit par leur intellect. Zozibini Tunzi, Miss Univers est titulaire d’un diplôme en relations publiques et en gestion d'image, obtenu en 2018 à l'Université Cape Peninsula dans son pays. Miss Monde elle, a obtenu un diplôme en étude et psychologie des femmes à l’Université de l’Etat de Floride aux Etats-Unis et ambitionne de reprendre ses études après son mandat pour devenir médecin. Plus impressionnante, Clémence Bitono, Miss France, après avoir obtenu son baccalauréat en 2014 avec la mention « très bien », va poursuivre ses études aux USA, puis en France où elle obtient un master d'histoire de l'art à la Sorbonne : elle se spécialise dans l'étude de l'histoire de la mode avec comme ambition, de devenir conservatrice du patrimoine.

Cheslie Kryst, elle vit déjà son rêve. Après des études passées avec brio et son examen au barreau obtenu haut la main, Miss USA exerce déjà en tant que avocate. Elle a dû faire une pause dans son boulot pour se consacrer à sa nouvelle fonction de Miss.

"Beauty with a purpose”!

En plus d’être belles et intelligentes, ces beauty black ont en commun le désir de défendre des causes nobles. Toni Ann Singh, la Miss Monde a choisi de rester en droite ligne avec sa formation en psychologie de la femme. Son projet, qu’elle a déjà d’ailleurs exposé au gouvernement de son pays est de créer un Centre des femmes qui s'adresse aux jeunes mères et aux adolescentes enceintes, y compris certaines qui ont été abusées sexuellement.

Et qui mieux que les femmes fortes pour défendre la cause des femmes, Miss Univers le sait parfaitement. Bien que la sud-africaine ait exposé ses ambitions pour la protection de l’environnement, son discours lors des auditions du jury en dit long sur son désir de défendre les droits des jeunes filles. Persuadée que le manque de leadership reste un handicap à l’émancipation de la jeune fille, Miss Univers veut donner de son expérience, de son image pour être une source de motivation pour toutes les jeunes filles dans le monde qui n’osent pas oser.



Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I