Hygiène menstruelle : Ces anti-douleurs parfois dangereux pour la santé

Anti inflammatoire, paracétamol, médicament de grand-mère, nombreuses sont les astuces utilisées pour soulager les douleurs menstruelles. Cependant, ces médicaments ne sont pas sans effets secondaires.

En avril 2021, la société coopérative Scop, spécialisée dans le recrutement des donateurs au profit d'ONG a annoncé une nouvelle politique de gestion de ses ressources humaines dont la principale mesure est l’octroi d’une journée de congé par mois aux femmes, sur la période de leurs règles. A l’origine de cette décision, un sondage interne à l’entreprise qui a permis de constater que les douleurs décrites par les femmes lors de leurs règles pouvaient avoir des répercussions sur la qualité du travail. Si cette décision inédite a entre autres relancé le débat sur l’égalité des genres, pour les cadres de l’entreprise, elle est une sorte de justice sociale pour les femmes.

En effet, les douleurs menstruelles encore appelées dysménorrhées peuvent être un véritable calvaire pour certaines filles. Selon le magazine Top Santé, ces douleurs touchent environ 75% des femmes et varient d’intensité d’une femme à une autre. Pour les soulager, la majorité des femmes ont recours à des antis douleurs. « Pour moi c’est l’Ibuprofène, j’en ai toujours chez moi », confie Dorethe, une élève de 19 ans. Quant à Nathalie, Secrétaire de direction de 25 ans, son secret à elle, ce sont les suppositoires d’une marque très connue.

Il existe une panoplie d’anti douleur utilisés en période de menstrues. « Il y a beaucoup de médicaments utilisés par les femmes qui ne sont pas très conseillés. Le plus dangereux c’est que dans la majorité des cas, ces médicaments sont pris en auto médication et celles qui le font ne maitrisent toujours pas les compositions et les doses adaptées », explique le Dr Jean-Bernard Naimatchoua, gynécologue.

 « Généralement nous prescrivons des antis inflammatoires ou simplement du paracétamol en fonction de l’intensité de la douleur. Il est mieux d’éviter l’aspirine. Mais, une chose très importante en ce qui concerne les douleurs menstruelles est qu’il faut avant tout connaitre l’origine. Dans certains cas, elles peuvent cacher d'autres problèmes qui ne peuvent être résolus avec les anti inflammatoires ou du paracétamol. Cela peut être le signe d'une pathologie telle qu’une infection génitale ou l'endométriose. Cette dernière se caractérise par des lésions qui s'enflamment lors des cycles menstruels, ce qui peut provoquer des douleurs pelviennes très intenses. Dans ce cas, quels que soient les antis douleur, ils seront inefficaces, au contraire… c’est pour cela que je recommande toujours de consulter un médecin en cas de douleur aigue », ajoute le Dr Naimatchoua.

Quid des secrets de grand-mère ?

Outre les médicaments, plusieurs femmes ont recours à la pharmacopée traditionnelle pour soulager les dysménorrhées. Kanwa (sel gemme), feuilles de papayer ou encore des décoctions pour se purger, il existe plusieurs astuces. « Généralement dans ces cas, rien n’est maitrisé. On ne connait même pas les molécules qu’on s’administre ni ce que cela peut avoir comme effets secondaires », déclare le gynécologue.

Par ailleurs, pour celles qui ne veulent pas prendre des médicaments, il existe des méthodes naturelles pour faire passer la douleur : des massages chauds au niveau de l’abdomen, un peu de sport, la détente et surtout une alimentation saine sans sucre raffiné, sans drogue, ni alcool.

Mais d’où vient la douleur ?

Quand il n’y a pas de maladie, la douleur pendant les règles est normale nous indiquent les spécialistes. Il n’y aurait donc pas à s’en inquiéter. Cette douleur est causée par la contraction de l’utérus pour éliminer la muqueuse utérine. Ces douleurs, localisées au niveau du bassin, du dos, des cuisses ou du ventre, sont comparables à des crampes.  Elles se font généralement ressentir juste avant les règles, pendant un ou deux jours. L’intensité de ces crampes menstruelles varie d’une femme à l’autre.

Alors, quand on a réussi à trouver ce qui marche, la douleur et l’inconfort dus aux règles deviennent inexistants et l’on peut vivre sa vie pleinement. Bien sûr, sans oublier d’observer les règles d’hygiène adaptées à la gestion des menstrues à savoir : les toilettes quotidiennes et les changes de protection hygiéniques.

Vanessa NGONO



Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I