Drogue et violence : Des inséparables à l’origine des « dérapages » des jeunes
Les cas de délinquance dans les établissements scolaires inquiètent. Les écoles deviennent des lieux d’insécurité au regard de tous les actes de violence qui y sont répertoriés. Lesquels actes sont incités par la consommation des stupéfiants.
La mairie de Douala 1er a lancé en avril dernier une campagne de sensibilisation contre la consommation des stupéfiants dans les établissements scolaires de sa circonscription. Cette initiative baptisée « Non à la consommation des stupéfiants pour un Cameroun émergent » est née d’un constat alarmant : les drogues sont de plus en plus présentes dans les milieux jeunes, comme le révèlent les données dont la courbe reste croissante sur les dix dernières années. En juin 2021, le Ministère de la Santé Publique révélait que les jeunes de 15 ans sont concernés à plus de 15% par la consommation du tabac avec une prévalence élevée en milieu scolaire. De manière globale, 25% des Camerounais ont déjà fait l’expérience d’une drogue dure. 10% d’entre eux sont des usagers réguliers constitués à 60% des jeunes dont l’âge varie entre 20 et 25 ans, relève le ministère.
En plus de créer d’énormes dégâts sur le plan de la santé, la consommation des drogues est la cause de plusieurs dérives sociales. En milieu scolaire, les cas de violence atteignent la côte d’alerte. En janvier au Lycée de Ndog-Hem à Douala, un jeune garçon âgé de 13 ans a entaillé la joue gauche de son camarade. Un mois plus tard, au lycée classique de Bafoussam, une bande d’élèves se constitue en gang pour passer à tabac leurs enseignants qui les avaient surpris en séance de jeu de carte et de consommation de drogue au sein de l’établissement. En mars, au lycée d’Anguissa à Yaoundé, un élève (chef de classe) se fait tabasser par ses camarades jusqu’à son domicile. Au lycée de Nkol-Eton, le proviseur avoue avoir recours aux forces de l’ordre en moyenne trois fois par semaine pour des cas de violence et de consommation de drogues. Et la liste n’est pas exhaustive.
Malgré les actions de sensibilisation menées par le gouvernement et des organisations, le phénomène a la peau dure. Il va grandissant et ce, dans tous les coins du pays au point que certains éducateurs ont estimé que le Cameroun devrait mettre en place un plan de riposte nationale pour sauver la jeunesse de la délinquance.