Dire NON aux « Stigma » c’est dire NON au VIH

Alors que le VIH/Sida reste un problème de santé majeur au Cameroun, plusieurs facteurs comme la stigmatisation et la discrimination (S&D) des personnes vivant avec le VIH (PvVIH) continuent de freiner les efforts de lutte déjà consentis jusqu’ici ; d’où l’engagement de l’ACMS pour y mettre fin.

Le rejet dans la société et dans les familles, la mise à l’écart dans les communautés et le regard dédaigneux des autres font partie des comportements discriminants et stigmatisant auxquels sont souvent confrontés les PvVIH au quotidien. Ces attitudes constituent non seulement un obstacle à la prévention des nouvelles infections, mais aussi à l’atténuation de l’impact de l’épidémie. D’après les résultats de l’étude sur l’index stigma réalisée au Cameroun en 2011, le milieu familial et le milieu religieux présentent les plus grands taux de stigmatisation, avec 81,2% des PvVIH exclues des activités familiales contre 72,4% qui sont exclues des activités religieuses.

Au regard de ces facteurs, l’Association Camerounaise pour Marketing Social (ACMS) a fait de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des PvVIH, l’un des points essentiels de son combat contre le VIH/Sida, à travers les multiples activités qu’elle met en œuvre. On peut relever entre autres, des causeries éducatives au sein des communautés religieuses, des campagnes multimédia (diffusion des spots dans les chaines de télévisions et l’affichage des panneaux publicitaires). L’objectif de ces actions est d’amener les uns et les autres à changer d’attitude à l’égard des personnes infectées. C’est ainsi que l’ACMS collabore avec des leaders religieux des communautés musulmanes telles que l’Association Culturelle Islamique du Cameroun (ACIC), le Conseil des Imams et Dignitaires Musulmans du Cameroun, le Conseil Supérieur Islamique du Cameroun (CSIC), ainsi que le Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun (CEPCA) pour ce qui est de la communauté protestante. Tous ont pris l’engagement de sensibiliser leurs communautés respectives avec comme message « Zéro stigmatisation et zéro discrimination dans nos lieux de prière ». Dans la perspective de renforcer la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, l’ACMS collabore également avec plusieurs autres organisations de PvVIH telles que le Cercle d’Entraide et d’Assistance des Mères (CEAM) et le Réseau Camerounais des personnes positives (RECAP+).  Certains membres ont accepté d’effectuer des témoignages à visage découvert pour parler des méfaits de la discrimination et de la stigmatisation dans leurs vies, susciter le changement d’attitude à leur égard et encourager les autres personnes infectées à assumer leur statut sérologique.
 

Par ailleurs un module de formation sur la S&D a été introduit dans le programme Renforcement des capacités Sensibilisation, Autonomisation et Dépistage (RSAD), dédié à la jeune fille rurale. L’objectif étant toujours de barrer la voie aux stigmas et prôner l’acceptation de l’autre malgré son statut sérologique, mais davantage amener les jeunes à comprendre qu’en cas d’infection vivre avec le VIH/Sida est possible lorsqu’on suit bien son traitement.



Fridolin BIKOE ONANA,

Etudiant de Philosophie, Pigiste Reporter pour le site reglo.org et le mag. 100% jeune-Cameroun