Excision : la voie vers la guérison par la chirurgie reconstructive

L’intervention pratiquée sous assistance médicale, permet de réduire les douleurs dues au traumatisme et donne aux victimes de retrouver une vie sexuelle normale.

De manière globale, l’Organisation mondiale de la Santé compte environ 140 millions de jeunes filles et de femmes dans le monde qui vivent actuellement avec les séquelles de mutilations génitales en 2019. En Afrique, elles sont quelques 92 millions de jeunes filles de 10 ans et plus qui ont été mutilées sexuellement.

Pour toutes ces victimes, il est très souvent difficile de surmonter les dommages physiques et psychologiques entrainées par l’excision. Si pour les séquelles psychologiques, il fallait compter sur la prise en charge par la thérapie, la gêne physique elle, a été pendant longtemps un traumatisme irréversible jusqu’à la récente vulgarisation de la chirurgie reconstructive du clitoris.

Evoquée depuis les années 80, ce n’est qu’en 2004 que la technique de chirurgie réparatrice du clitoris a été mise au point par un urologue français, le Docteur Pierre Foldès. Cette technique consiste à redonner vie à l’organe amputé. L’intervention permet ainsi de réduire les douleurs dues à l’excision et de retrouver une sensibilité clitoridienne et même parfois, d’atteindre l’orgasme. En effet, lors de l’excision du clitoris, on enlève relativement peu de cet organe. L’opération consiste alors à inciser le ligament suspenseur du clitoris, qui l’attache au pubis, de façon à pouvoir le faire avancer de plusieurs centimètres. Ensuite, On retire les tissus cicatriciels et on y greffe un nouveau tissu.

L’intervention, assez rapide, se pratique sous anesthésie générale et est efficace à 100 %. Elle est plus répandue en France. Cependant elle se fait déjà au Burkina Faso, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Même si la chirurgie permet aux victimes de mener une vie et une sexualité plus épanouie, il reste le traumatisme psychologique qui démontre toute l’atrocité de cette pratique. La pratique de l’excision est punie par loi au Cameroun comme dans une cinquantaine de pays africains.

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Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I