Dépendance aux drogues : Les remèdes traditionnels qui ont la côte à la désintox

Alors que leur efficacité sur le long terme reste encore difficile à prouver, les traitements de la toxicomanie à base des plantes sont de plus de plus sollicités par les consommateurs.                                                                         

A Douala au quartier village et ses environs, « le vieux Bamenda » est connu de tous les jeunes fréquentant les « ghettos », appellation donnée aux lieux de consommation de drogues. Le sexagénaire doit sa popularité à un  remède miracle dont lui seul détient le secret et qui aurait des propriétés « miracles » pour aider les toxicomanes à sortir de la dépendance. Curieuse posologie, à ce remède composé de plantes naturelles, il faut ajouter une dose de drogue pour la rendre efficace.

De la drogue pour rompre sa dépendance à la drogue, c’est également le principe qu’utilise la thérapie par l’Iboga, une plante thérapeutique très répandue en Afrique centrale qui depuis les années 60 est utilisée par les herboristes dans la guérison de la dépendance notamment à la cocaïne et  l’héroïne, et ceci sans sevrage. L’Iboga à travers sa substance Ibogaïne qui en elle-même est considérée comme hallucinogène  agit sur l’organisme en un temps record : une journée et demie. Une astuce encore bien utilisée en Afrique centrale mais proscrite dans les pays comme la France et les Etats unis où elle reste considérée comme une drogue.

De nombreuses autres plantes à l’instar du ginseng sont également sollicitées dans les cas de dépendance notamment au tabac ou encore le Kudzu, une plante originaire d’Asie célèbre pour rompre les dépendances. Des remèdes que connait très bien Emmanuel, résident au quartier Simbock à Yaoundé. À 29 ans, le jeune homme est dépendant au Tramadol depuis l’âge de 16 ans.

« Mon rêve a toujours été d’être danseur professionnel. Pour optimiser mes forces on m’a conseillé de me droguer, j’ai commencé à le faire au début ça marchait mais après ça m’a complètement détruit. J’ai eu quelques contrats sérieux mais il fallait que j’arrête de consommer, chose que je n’ai jamais réussi à faire pendant plus de 6 mois. A court de moyen financiers j’opte souvent pour les solutions traditionnelles mais quelque temps après je refais une rechute. Ainsi va ma vie en dents de scie…. », Raconte-t-il.

Pour les spécialistes de la santé, sans nier l’efficacité des méthodes traditionnelles, leur faiblesse réside dans le fait qu’elles se font sans sevrage. Pour ces derniers, se détacher d’une dépendance n’est pas une chose facile et doit se faire de manière progressive pour une meilleure adaptabilité de l’organisme et éviter les rechutes.

Plus qu’une question d’efficacité, les herboristes, eux, accusent la mauvaise manipulation des plantes, qui comme dans la médecine moderne doit être adaptée à chaque patient.

«  L’installation d’une addiction peut avoir diverses origines (angoisse, dépression, problèmes familiaux,…), de plus, nous ne sommes pas tous égaux face à une dépendance. En effet, certaines personnes ont un risque d’installation à une dépendance plus importante car plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu (facteurs génétiques, sociaux etc). Il est à noter également que certains produits sont plus addictogènes que d’autres, comme la nicotine », explique le site français Les Herboristes de Valmont.

Quelle que soit la cause, la consommation des drogues n’est pas sans danger pour la santé des consommateurs. Diminution de l'appétit, perte de mémoire, dépression, cancer, les conséquences sont nombreuses. A côté de l’impact sur la santé de l’individu qui les consomme, elles sont également à l’origine de beaucoup de dérives sociales telles que la délinquance juvénile, la violence, le vol et bien d’autres.

Vanessa NGONO

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Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I