Les douleurs muettes de l’accouchement

Aussi vrai que toutes les femmes sont uniques, les maternités le sont aussi. Par voie basse ou par césarienne, quel que soit le mode d’accouchement, on le vit toutes différemment et parfois avec des douleurs peu connues.    Louise, Joséphine et Emilienne ont accepté de partager avec toi leur expérience pendant et après accouchement.

« Avant de tenir mon bébé dans les bras, le jour où j’ai accouché ma fille a été le pire de ma vie. » Déclare la jeune Louise, âgée de19 ans, le sourire large, comme pour rire de ce qui l’a fait pleurer il y a trois ans. « J’ai accouché alors que j’avais à peine 16 ans. Ce jour, quand je suis arrivée à la maternité, j’ai eu beaucoup de difficultés dues à mon manque d’expérience et de maturité. Je me suis tellement épuisée pendant le travail au point où, je n’avais plus de force pour le fameux « Poussez ! » Pour laisser passer le bébé, la sage-femme a dû me faire des incisions dans le bas du vagin ce qui a permis d’augmenter l’ouverture. C’est ce jour que j’ai appris que cela s’appelait une épisiotomie. Mais là n’est pas la fin. Parce qu’il a encore fallu supporter la douleur au moment d’uriner et ce jusqu’à la cicatrisation totale qui a duré des semaines ».

Joséphine, quant à elle, à 22 ans, elle garde très peu de souvenirs de son accouchement. « Je me souviens juste qu’on m’a dit au touché alors que je commençais le travail que mon bébé était trop gros. Là, les médecins ont décidé de faire une césarienne. Lorsque je me suis réveillée, l’opération était terminée et mon bébé dormait tranquillement dans son berceau. Dit comme cela, on pourrait croire que tout a été facile. Et bien non ! Pour moi, le moment le plus dur a été après l’accouchement, la cicatrisation de l’entaille a été difficile. Le moindre mouvement était un calvaire. Mais aussi forte qu’a été l’intensité de la douleur, pour moi les pleurs du bébé ont su me donner la force de tout supporter ».

Contrairement à Louise et à Joséphine, Emilienne, 20 ans, a le plus redouté les jours qui ont suivis l’accouchement. « Entre le mal de dos, mal de tête, extrême fatigue et anxiété, j’avais perdu le sommeil au point où j’ai dû consulter avant de savoir que je souffrais de dépression post-partum. Puisque la prise en charge pour ce genre de cas n’est pas évidente dans notre pays, j’ai tellement souffert psychologiquement et physiquement au point où j’ai perdu tout intérêt pour mon bébé. Mais grâce aux conseils des parents qui faisaient les recherches sur internet pour me soulager, j’ai retrouvé mes esprits deux mois après et j’ai appris à aimer mon enfant. »

Témoignages recueillis par Vanessa NGONO



Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I