Santé : Les filles-mères face au VIH/SIDA

 «La vie est belle et courte, il faut en profiter», déclare, avec un large sourire, Michelle B. Porteuse du virus du VIH, cette jeune fille-mère de 20 ans, refuse de se laisser abattre dans sa nouvelle vie.


Inscrite en deuxième année d’anthropologie à l’Université de Yaoundé I, Michelle découvre sa séropositivité et sa grossesse à l’âge de 18 ans. «Lorsque le médecin m’a annoncé cette nouvelle, je me suis dit que ma vie s’arrêtait là. Mon gynécologue m’a mise sous Zidolan pour éviter l’infection mère-enfant et m’a dit que ça irait».

«Je suis tombée enceinte au début de l’année scolaire. La grossesse n’était pas désirée. Mon ami m’a demandé de me faire avorter, j’ai refusé. Nous sommes restés ensemble jusqu’au cinquième mois de la grossesse». Elle poursuit, «quand je lui ai annoncé mon statut, il m’a indiqué avoir fait le test et qu’il était séronégatif. Il m’a quittée ensuite».

Son ami avait 25 ans et était étudiant et Michelle pense que c’est son copain qui lui a transmis le virus, affirmant qu’elle était vierge lors de leur rencontre.

«Pendant notre relation, nous n’avions jamais évoqué les problèmes de contraception ou de SIDA. J’en avais entendu parler, mais je ne me sentais pas concernée». A cette période, les cours d’Education à la vie et à l’amour (EVA) ne l’intéressaient pas. Elle n’y assistait pas, et lorsqu’elle était en classe, elle n’y prêtait pas vraiment attention, reconnaît-elle.

Membre de l’association 'Positive Generation', Michelle fait aujourd’hui du préservatif son partenaire fidèle. «Avec mes médicaments que je dissimule toujours dans mon sac à main quand je vais à l’école, le préservatif est désormais un objet sans lequel je ne peux vivre».

'Positive Generation' est une association qui lutte contre le SIDA constituée de personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA et la tuberculose. Elle compte actuellement une soixantaine de membres, dont la plupart sont des étudiants.
Michelle a une nouvelle relation avec quelqu’un qui est séronégatif. Professeur dans un lycée, il connaît son statut et veut l’épouser. Mais elle refuse, craignant de l’infecter. Elle pense que s’ils se marient, ils n’utiliseront plus de préservatif.
Elle qui rêve d’avoir d’autres enfants, souhaite cependant plus de professionnalisme chez les agents de santé. «Lors de mon accouchement, j’ai été déchirée par l’enfant. La sage-femme a refusé de me recoudre. Elle a également refusé de prélever mon enfant pour les examens de routine», dit-elle. Les larmes aux yeux, Michelle pense que ce comportement est déjà une forme de stigmatisation.

 

S.T avec la collaboration de « Positive Génération »



La rédaction

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