Saint Valentin : le jour où ma vie a basculé

C’est avec mélancolie que je repense à ce jour. Chaque fois que je pense à tous les moments où j’ai voulu faire marche arrière sans le faire. A toutes les occasions où mon instinct voulait me ramener à la raison.

Nous sommes exactement le 13 février 2015 lorsqu’un message téléphonique me parvint. Ma « go » m’annonce que notre relation, de quatre ans est finie et qu’elle est vraiment désolée mais qu’elle ne peut vivre dans le « nguémé » comme çà. Moi, Anicet, débrouillard de mon état je ne peux lui offrir tout ce dont elle a besoin. Un message plein d’incompréhensions et d’excuses toutes aussi ridicules les unes que les autres. Sans même m’accorder un temps de répit, ni de réflexion, je sombre dans la haine, la colère et l’esprit de vengeance.

Je me connecte ainsi sur mon profil Facebook et je me mets à envoyer des messages à toutes mes « amies » connectées dans l’espoir de pêcher un bon poisson. Chance, qui sera plus tard malchance, je tombe sur Dany, une « go de l’heure ». Superbe go au corps de YemiAlade avec des photos très aguicheuses sur son profil Facebook. On tchatte toute la nuit sans interruption et elle devient donc, mon heureuse élue pour la fête des amoureux. Le rendez-vous est ainsi fixé dans un coin chaud de la ville de Yaoundé. Moi-même « sappé comme jamais », chocolat dans un coin de mon Dashiki, en attendant la go « panthère ». Elle arrive enfin, sourire aux lèvres et sexy comme un démon. On passe la nuit à consommer de l’alcool et à danser.

Sans trop se faire supplier la « go » accepte de rentrer avec moi. Cependant, arrivé dans mon « kwat », Abou, boutiquier du coin n’est pas disponible, c’est lui mon principal fournisseur de préso. Je continue quand même ma route avec Dany, avec l’espoir d’en trouver à la maison. La quête de préservatif fut hélas vaine et Dany n’eut pas l’air de s’en préoccuper donc je conclu finalement sans protection. Dany disparut au petit matin et je fus tellement content de m’être vengé de ma copine. Trois mois plus tard, je tombais gravement malade et je cru tout d’abord, au paludisme et je pris quelques comprimés chez Abou. Mais le mal persista. Je fis finalement mon test sérologique et j’appris que non seulement j’étais séropositif mais que j’avais également contracté l’hépatite C. Dany quant à elle reste introuvable et ne décroche même plus mes appels. 



Franck Jaures Nkoyo

Étudiant en licence II Anthropologie à l’université de Yaoundé Ngoa Ekélé et pigiste reporter dans le site web 100%jeune Cameroun.