Grossesse précoce et non désirée, ça se gère à deux !

Généralement pour la société, la gestion d’une grossesse incombe juste à la jeune fille. Cependant, les responsabilités doivent être partagées. De la prévention à la gestion de la grossesse en elle-même, les hommes sont aussi concernés.

Martial, jeune de 24 ans a vu sa vie basculer lorsqu’à l’âge de 17 ans, il avait appris qu’il a enceinté sa copine qui n’avait que 15 ans. « Lorsque je l’ai appris, j’ai eu tellement peur de la réaction de nos parents respectifs. Au début, j’ai voulu me détourner de toute responsabilité et après, j’ai compris qu’elle avait besoin de moi et que nous devions gérer cette situation ensemble ».

C’est une situation que vivent de nombreux jeunes et adolescents. Nadine MpotTeclaire, Sociologue à l’université de Yaoundé I déclare : « Lorsqu'une jeune adolescente se retrouve en situation de grossesse précoce et non désirée, elle reçoit généralement très peu de soutien de la part de ses proches (cellule familiale) et cela peut être très difficile à gérer du fait de sa vulnérabilité et de sa dépendance familiale. La situation peut s’avérer encore plus difficile quand l’auteur de la grossesse se décline de toute responsabilité ou alors, qu’il s’y implique très peu. Certaines jeunes filles dans ce cas, ont tendance à se confier à de mauvaises personnes, se faire avorter, et d'autres vont même jusqu’à se suicider.

C’est pour cela qu’il est important pour les jeunes hommes d’assumer leur part de responsabilité dans la protection des jeunes femmes contre les grossesses non désirées, les IST et le VIH/Sida. Cetteresponsabilité commence dès le départ et passe par:

  • Le respect du droit des femmes de refuser les rapports sexuels lorsqu’elles ne se sentent pas prêtes et disent NON ;
  • La renonciation à toute forme de contrainte physique (violence) ou psychologique (Chantage, menaces etc…)
  • L’utilisation systématique et correcte des préservatifs même lorsque leur partenaire utilise une autre méthode contraceptive pour prévenir les grossesses.

Bien plus, le dialogue avec le jeune garçon doit commencer à la maison pour lui inculquer les bonnes valeurs et le sens des responsabilités face aux situations compliquées et difficiles à gérer.

De même, la responsabilité des pouvoirs publics n'est pas négligeable ici en ce sens qu'ils devraient sensibiliser les jeunes en général sur les risques liés à une sexualité précoce, et particulièrement les garçons sur l’importance à soutenir la fille enceinte et qu'en cas de grossesse, ils n'ont pas à avoir peur ou à fuir les potentielles représailles de la famille de la fille car assumer c’est également être responsable ».

Réalisé par Franck JauresNkoyo avec l’expertise de Mme Nadine MpotTeclaire, Sociologue à l’université de Yaoundé I.



Franck Jaures Nkoyo

Étudiant en licence II Anthropologie à l’université de Yaoundé Ngoa Ekélé et pigiste reporter dans le site web 100%jeune Cameroun.