Choix de carrière professionnelle : Passion ou besoin ?

Les chiffres interpellent déjà…

Les chiffres sur le chômage parlent. Le taux est en nette progression. Le dernier recensement effectué par l’Institut National de la Statistique (INS) il y a 10 ans révélait que, le Cameroun abriterait environ 4,5 et 5% des chômeurs. Aujourd’hui, selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le taux de chômage chez les jeunes serait de 8,9%. La même source indique qu’il faut en moyenne 26 mois à un jeune qualifié pour trouver un boulot. Pour le Groupement Inter patronal du Cameroun (GICAM), les diplômés du supérieur sont les plus nombreux dans cette situation. Dans les grandes métropoles comme Yaoundé et Douala, le chômage touche près de 17% de la population active et 70% de ces personnes sont en situation de sous-emploi.

 Carrière de rêve et réalité de terrain, une cohabitation difficile…  

Face à cette pandémie d’un autre genre, la désillusion entre carrière de rêve et réalité du terrain s’installe rapidement. On ne cherche plus le travail de ses rêves, mais juste un travail ! « J’ai fait des études en langue chinoise, car enseigner le chinois était ma passion. Aujourd’hui, j‘exerce comme agent de collecte de données. Vous comprenez vite que cela n’a rien à voir avec la langue chinoise ». Affirme Is-Haga Djingui, ancien étudiant en langue chinoise à l’université de Maroua. Sur 10 personnes interrogées par ton site, au moins 07 affirment exercer actuellement un métier pour lequel, elles n’étaient pas destinées au départ.

Ce qu’il faut pour s’en sortir

Pour s’en sortir, de nombreux jeunes estiment qu’il faut spécialiser les enseignements et favoriser la formation technique, parce que la formation suivie ne répond pas assez souvent aux exigences des employeurs. Selon Mairama Adda, Conseillère Principale d’Orientation, l’une des pistes de solution est d’adapter notre formation à la base, aux réalités du monde moderne : « Je pense qu’il faut déjà penser à inculquer les habitudes entrepreneuriales à nos jeunes apprenants dès la base. De façon à ce qu’ils ne s’attendent pas forcement à être recrutés dans le futur, après formation. Mais qu’ils soient entreprenants et recrutent aussi ». En attendant la mise en pratique de ces recommandations, garde le moral haut !



Moussa Souleymanou

Souleymanou Moussa, jeune reporter pigiste 100%Jeune à l'Extrême-Nord, ambassadeur Jeune S3