CAN 2015 : Quand le pari foot s’invite chez nous

En ce début du deuxième trimestre où la concentration est primordiale pour les élèves, ces derniers sont plutôt concentrés sur autre chose : les paris sur les différents matchs de la CAN.

Yaoundé. Il est 10h25. Dans la plupart des établissements scolaires de la cité capitale, c’est l’heure de la première recréation. Et pourtant, des élèves encore en tenue de classe, se bousculent devant les kiosques de paris sportifs, pour valider leurs tickets. Beaucoup continuent de trainer devant ces kiosques bien après que les cours aient repris. La situation s’est même aggravée avec les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations.

Ce tableau dresse un constat : les élèves accros de paris désertent de plus en plus les salles de classes en multipliant leurs heures de fréquentation devant les kiosques de paris sportifs. Ce qui n’est pas sans conséquences sur leurs résultats scolaires. Pour eux, à l’unanimité, il s’agit d’assouvir leur passion commune pour le football. En plus de se faire des gains facilement.

Mais comment ces élèves arrivent à financer leur activité de parieur? La question brûle les lèvres. Junior, élève en classe de seconde, déclare miser en moyenne 300 FCFA par jour, soit environ 2 000 F CFA par semaine. Un budget qu’il déduit de son argent de poche au détriment des repas à la cantine de son établissement.

De leur côté, les entreprises de paris sportifs sont convaincues d’avoir déniché un marché rentable. Résultat : dans tous les coins de rues et les carrefours, de plus en plus de kiosques de paris sont installés. Ces entreprises ne s’arrêtent pas là, car elles investissent même la toile. Il se développe en effet aujourd’hui une nouvelle forme de paris via Internet. Désormais, plus besoin de se déplacer pour effectuer ses paris, même pendant les cours, on peut le faire via son téléphone portable. Ces paris Online qui n’ont pas encore tout à fait gagné l’âme de nos jeunes parieurs commencent néanmoins peu à peu à s’intégrer dans les mentalités de la jeunesse camerounaise.

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle forme d’apprécier le football aurait  trouvé auprès des jeunes un terrain favorable. Ce qui lui assure de beaux jours en perspective, au détriment de l’éducation de ces jeunes.

Avec la collaboration de monsieur Essam Essama Bienvenue, conseiller pédagogique au collège Serges et les Anges.



Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I