Violences en milieu scolaire : « la violence n’est pas seulement physique… »

Rencontre avec le Dr  Banindjiel Joachien, Psychopathologue clinicien, chercheur à l’Université de Yaoundé I

Quelles sont les formes de violences que peut subir un jeune ?

Il existe plusieurs formes de violences. En milieu scolaire spécifiquement, les violences peuvent être physiques  (châtiments corporels, bagarres) c’est-à-dire qu’elles portent atteinte à la personne physique du jeune.  Dans cette catégorie, on peut mettre les cas de violences sexuelles qui sont de plus en plus fréquentes dans les établissements scolaires. On peut également citer les violences morales et psychologiques qui portent atteinte à l’équilibre psychologique. Ici, on fait référence à tout ce qui vise à humilier la personne (moqueries, injures, mépris…).

Quelles sont les causes de ces cas de violences ?

Généralement, la victime est le plus souvent pointer du doigt. En réalité, les causes sont multiples compte tenu du fait qu’elles viennent de partout. Car, autant ont peut-être violenté par ses pairs, autant on peut l’être par ses éducateurs. Toutefois, en parlant des causes, il faut souligner l’échec de l’éducation qui peut pousser à bafouer le respect de l’autre. Aussi, la consommation des substances actives, la promotion des inégalités sociales et le recul du contrôle parental sont également des facteurs qui peuvent aggraver les violences.

Comment lutter contre les violences en milieu scolaire ?

Même s’il est difficile de parler d’éradication, certaines méthodes et astuces peuvent permettre de maitriser et de contrôler ce phénomène. On peut à ce niveau évoquer la sensibilisation des parties sur les dangers ; l’accompagnement, qui fait référence à la revalorisation du travail des conseillers d'orientation. Il faut que tous les partenaires à l’éducation s’impliquent de façon sérieuse (parents, éducateurs, jeunes...etc.). Enfin, la punition est également à prendre en compte. Si les coupables sont systématiquement punis, je crois que cela pourrait décourager plus d’un.

Propos recueillis par Vanessa Ngono



Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I