Saison de prix littéraire : Une camerounaise primée

L'écrivaine camerounaise Léonora Miano a été distinguée par le prix Femina, mercredi 6 novembre,  pour son roman "La Saison de l’ombre" (Grasset).

Il s'agit du septième roman de l'écrivaine née à Douala en 1973, qui a étudié à partir de 1991 en France, où elle vit depuis. Dans ce dernier roman, La Saison de l'ombre (éditions Grasset), Léonora Miano s'intéresse aux Africains qui n'ont pas été déportés pendant la traite négrière. Mais qui en ont quand même été victimes. Pour cela, elle nous emmène dans un village mulongo, où douze hommes se sont volatilisés par une nuit de gros incendie. Ebeise, la matrone du clan, suggère que les mères des disparus soient éloignées de la communauté, seul moyen d'éviter que leur chagrin ne se répande et fragilise le groupe.
Par ce roman, elle évoque une période de l'Histoire qui a duré plusieurs siècles et a des répercussions sur la manière dont les Africains se perçoivent aujourd'hui et perçoivent leur rapport avec les autres. L'autre grand mérite de l'auteur est d'avoir utilisé leurs mots, leurs sensations, pour raconter le destin de ces hommes et ces femmes, décrire de l'intérieur la destruction de leur univers, qui avait sa poésie et sa spiritualité propre. Cette spiritualité, Miano, qui dit écrire en musique, nous la restitue habilement par un recours abondant à la langue douala et à un style volontairement incantatoire.
Un bouquin que l’on gagnerait tous à lire et à faire lire.

Bonne lecture