Michael Kiessou, l’initiateur du Mbenam

Parlons de ta carrière, après un certain nombre de single où en es-tu ?
Aujourd’hui, après les singles, on aura l’album. Cependant, on reste toujours dans cette continuité, on n’arrête pas de dire que la compétition qui existe sur le marché musical africain voudrait que tous les artistes qui veulent s’imposer, soient vraiment prolifiques. Maintenant, il faut dire qu’également à côté, avec mon label, on travaille sur un album à venir qui est prévu pour l’année 2016. Donc, pour l’instant on enchaine des singles et puis des featuring qui me permettront de rester présent auprès du public.

Pourquoi cette nouvelle tendance de single avant l’album ?
Honnêtement, aujourd’hui la production d’un album entier coûte très cher. Déjà que la production d’un seul single puis la réalisation de la vidéo correspondante qui répond aux normes de qualités internationales nécessitent un grand nombre de moyens financiers, techniques et humains. De plus, il faut compter la promotion. Donc, pour la plupart d’artistes, ce n’est pas un choix.

Le fait de vouloir être trop prolifique, peut parfois pousser  certains acteurs du milieu musical à négliger la qualité du produit ?
Bon, je ne soutiens pas cela, je pense qu’être prolifique fait également appel à la qualité. Parce qu’il ne faut pas décevoir les fans. Sans nos fans nous ne sommes rien donc nous nous devons de produire  des œuvres à la hauteur. Maintenant, pour mon cas personnel, je crois que dans les productions de « Michael Kiessou » et sans prétention, on fait un peu plus que dans le passé. Chaque jour on s’active, on met encore plus de moyens, avec pour principal souci la satisfaction de nos fans.

Comment se sent-on quand-on remporte un canal d’or ?
Très content, surtout que c’était ma première participation à cet évènement. Par la force du travail, par la grâce de Dieu et le soutien de mon public, les hommes de médias, j’y suis allé pour la première fois et mon travail a été salué et consacré par le comité d’organisation, par le jury. Donc, c’est une fierté.

Qu’est devenu Michael Kiessou, le communicateur ?
Michael Kiessou le communicateur vit toujours. Je pense que la communication ne se situe pas seulement devant la caméra car, même loin de la caméra, on peut toujours exercer. C’est mon cas dans mon activité, mon quotidien, c’est la communication et je pense également que même pour être efficace en ce qui concerne sa carrière artistique il faut un bon plan communicationnel, de bonnes stratégies.

Et si on te demandait de choisir entre la chanson et la communication que choisirais-tu ?
Disons qu’il n’ya pas de choix possible. Tout simplement parce qu’en tant que chanteur on reste communicateur.

Pourquoi tu as attendu 2016 pour sortir ton premier album ?
2016, parce qu’un album se prépare et puis je pense qu’aujourd’hui pour avoir déjà produit autant de singles je pense que j’ai la maturité nécessaire. J’ai l’équipe qu’il faut également pour pouvoir aborder ce grand challenge. Avant la production de l’album il faut certaines étapes : le single au maxi-single car avant d’arriver à l’album. On a eu le temps de voir comment le maxi-single se comporte sur le marché et nous vivons les réclamations du public.

Parles-nous un peu de ton évolution, le single s’était quoi ?
Il ya eu le tout premier, « demoiselle » qui était une reprise de Douleur et ensuite on a eu « Abele » également qui a été une chanson plutôt festive. Donc, je pense qu’à travers la chanson, je prenais déjà mes marques, en fait je me positionnais en tant que celui-là qui allait vraiment permettre à ses fans de bouger, d’oublier un peu le stress, les soucis du quotidien. Puis on a enchainé avec « Mbenam » qui est pour moi le single qui consacre véritablement Michael et qui lui permet de se construire une identité artistique. Après cela, on est resté fidèle à la démarche en question parce que je pense qu’après « Mbenam », il y a « Tourné les reins » et ensuite il y’a eu « Hopohilo » qui suit et puis aujourd’hui « Comment danses-tu ? » la chanson featuring Dynastie le tigre et Ivich et là c’est la chanson du moment.

Quelle place occupe la culture Bamiléké dans ta carrière, pourquoi tu cherches tellement à l’imposer ?
Tout à fait car c’est d’où je viens. Cependant, je suis né et j’ai grandi à Douala, et à la maison le reproche qu’on fait à papa c’est qu’il ne nous a pas assez enseigné la langue maternelle. Mais j’avais néanmoins la chance d’aller de temps en temps chez ma grand-mère, chez les tantes et c’est ce qui m’a permis de capter quelques mots. Je comprends bien les langues parce que papa est de Bafoussam, maman est de Bandjoun et ma grand-mère également. Ceci, c’est pour répondre à la question en disant que la culture est notre identité et nous permet de marquer notre existence.

Un mot pour 100%Jeune qui fête ses 15 ans cette année ?
C’est vraiment magnifique, j’ai connu 100%jeune alors que j’étais encore au collège. Je me souviens de ce jour où des jeunes gens sont entrés dans notre établissement avec des T-shirts et puis ils tenaient des magazines 100%Jeune qu’ils vendaient au prix de 50fcfa. J’en ai acheté tellement que je me rappelle qu’à l’époque les jeunes collaient les posters dans leurs chambres parce qu’il faut reconnaitre qu’ils étaient séduits par 100%jeune par la couverture, le poster à l’intérieur et les lyrics. Je crois que, comme moi beaucoup de jeunes ont été encadrés par ce journal, après il y avait également des bandes dessinées sur la dernière page qui captivaient aussi. C’est grâce à 100%jeune que j’ai connu de nombreux communicateurs qui exercent dans le projet dans le projet.  C’est l’occasion pour moi de saluer une fois de plus l’initiative et de souhaiter à 100% jeune un joyeux anniversaire pour ses 15ans d’existence.



Franck Jaures Nkoyo

Étudiant en licence II Anthropologie à l’université de Yaoundé Ngoa Ekélé et pigiste reporter dans le site web 100%jeune Cameroun.