Les pièges des Notes Sexuellement Transmissibles (NST)

 « Droit de cuissage », « unité de valeur hors programme » ou encore « validation inter jambes » quelle que soit l’appellation qu’on leur donne, les notes sexuellement transmissibles font de plus en plus la loi des babillards dans les établissements scolaires.

Le constat est désolant.  Qualifié de « prostitution scolaire », le phénomène des Notes sexuellement Transmissibles (NST) intervient quand les enseignants, contre des relations intimes distribuent de bonnes notes à leurs élèves. Mais, aussi attrayant que cela pourrait l’être, le revers est dur à supporter.

D’abord, les élèves qui acceptent les Notes Sexuellement Transmissibles se sentent au-dessus des autres. La plupart du temps, ils se laissent aller et ne consentent plus à fournir le moindre effort dans leurs études. Si cette réalité est bénéfique pour les évaluations de classe, elle l’est moins pour les examens officiels, car, le jour de l’examen, tu te retrouves seul face à ton destin. Les élèves qui ont recourt à cette pratique sont souvent surpris de se voir recaler aux examens. Sonia élève en classe de première littéraire partage son expérience: « Je n'ai jamais eu de difficultés à sortir avec les enseignants. Ces derniers me donnaient des notes fictives. Malgré le fait que je ne venais pas régulièrement en classe, j’étais classée parmi les meilleurs. Aujourd’hui, je fais le probatoire pour la quatrième fois. Personne ne comprend pourquoi j’échoue. Mes parents pensent que c’est la sorcellerie des anciens du village ».

Edith, étudiante en Histoire à l’Université de Yaoundé I, a une toute autre histoire. « Dès mon arrivée en fac,  j’ai commencé à entretenir une relation avec un enseignant très influent. En plus de me donner de bonnes notes dans sa matière, il le faisait aussi même pour ceux de ses collègues. Le babillard ne pouvait me tenir tête jusqu’au jour où, après deux ans de relation, il a tôt fait de me remplacer par une autre. J’ai brutalement subi la réalité ».

Côté santé, les Notes Sexuellement Transmissibles peuvent très vite se changer en Infections Sexuellement Transmissibles. Car, à ce niveau, l’élève ou l’étudiante qui a une relation avec son enseignant est sous son influence et peut même sans le vouloir, se livrer à des pratiques sexuelles à risque. 



Vanessa Ngono

Etudiante en master II à l'université de Yaoundé I